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Mathias, Mon fils

20 septembre 2012

Jeudi 20 Septembre

Je n'ai qu'un seul garçon, je suis issue d'une famille de filles et celles qui sont venues après lui sont des filles. Il est pourtant si féminin lui aussi, cette façon de s'émouvoir, d'être sensible à la critique, cette pudeur maladive liée à son âge. Je le sens dans mes tripes cet enfant là, avant même qu'il ait été là...Je crois que c'est l'enfant que j'ai le plus désiré, le plus attendu, le plus imaginé..C'est surement aussi celui sur lequel les attentes ont été les plus fortes, inconsciemment, vicéralement.

Dans la journée, ça va, je gère..J'apprends petit à petit à me détacher, à ne plus compter les jours, à ne plus essayer de comprendre pourquoi, à ne plus en vouloir à celle ou celui qui pavoise devant son enfant, celui qui a réussit, celui dont on peut être fier. Et pourtant, je suis fière de lui aussi, d'une certaine façon, je le trouve beau, je le sais intelligent, même s'il fait en sorte que nous pensions le contraire, je le sais sensible et attachant, même s'il s'applique à être un individu immonde et horripilant...Je sais tout ça, je connais tout ça...

Le soir, dans le noir, je pense à lui, à ce bébé d'or et d'argent qu'il a été, à ce nourrisson que je me suis appliquée à chérir, trop surement, à ce petit garçon compliqué et sensible qu'il a toujours été, j'essaye de ne pas oublier ces odeurs, ces sensations, ces étreintes, ces frôlements. Sa petite tête blonde en haut des branches, ses petites jambes potelées...Tous les jours, je résiste au désir d'aller ouvrir les albums, tous les jours je m'en approche sans les toucher. Je connais la blessure, je sais que ça va faire encore plus mal. Je ne veux pas...

Je sais que cette vie est belle, je sais qu'elle m'attends tous les jours, que le bonheur me tend la main à chaque instant, à travers le rire de Nana, à travers le visage magnifique de Lili, à travers les mots d'amour et les tendresses de Did, je sais tout ça,  je me surprends même à sourire au vent qui me décoiffe, à l'oiseau qui me nargue et au chat qui s'étire.

Tous les jours, je monte les escaliers, je me retrouve face à cette chambre vide, celle ou il a passé toutes ces heures, face à lui même, silencieux ou en colère, violent ou triste. Les premiers jours, je ne pouvais pas y entrer sans pleurer, sans toucher, sans sentir, sans essayer de trouver une trace de lui, de sa vie, celle qui n'est plus la même.

Je voudrais tellement pouvoir respecter son choix, celui d'aller ailleurs, celui d'autres découvertes, celui de découvrir aussi son père...J'aimerai pouvoir me dire qu'il est bien, qu'il est heureux dans cette nouvelle vie qui lui ressemble plus. Je ne peux pas m'empêcher de l'imaginer seul, face à un écran le plus souvent. Je sais aussi que c'est l'âge ou il a besoin de ça..

 

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